l'hyper-attachement du chien
Hyper-attachement du chien
L’hyper-attachement, aussi nommé anxiété de séparation, provoquerait des comportements destructeurs. Ils se traduisent par une malpropreté, des aboiements intempestifs, et même des comportements agressifs (jalousie, possessivité, etc.).
Dès lors, les préconisations tendent, en général, à remettre le chien à sa place au sein de la meute qu’il formerait avec l’homme « Alpha ».
Chien social et désir de meute
En tant qu’animal social, le chien comme le loup, dont il n’est pas un descendant, peut développer des relations privilégiées avec des membres de son espèce. Il n’est alors pas rare de voir deux chiens « inséparables ». Ils dorment ensemble et font tout ensemble.
Dans ce cas, l’absence de l’un est souvent de nature à « affoler » l’autre, à le rendre agité ou complètement apathique, simplement par une perte de repères sociaux, des codes propres à leur relation.
Le même effet peut apparaître avec l’homme. Cela est surtout dû à l’hyper-attachement de celui-ci au chien plutôt que l’inverse. Cela provoque une hyper-dépendance entraînant une désocialisation du chien, souvent seulement temporaire, une perte des repères et des codes sociaux.
Il est rare que des chiens vivent en meute. Trois individus ne sont pas suffisants pour en constituer une, pas plus que quatre ou cinq chiens :
- Par contre, en tant qu’animaux sociaux, ils vont tenter de former un « groupe social » par l’adoption de codes communs via une communication spécifique à leur espèce.
- Il est également assez rare qu’un chiot se développe jusqu’à l’âge adulte au sein d’un groupe de chiens, étant adopté très jeune, et souvent seul au sein d’une famille.
- Son apprentissage de la vie en meute est donc très réduit, limité généralement aux comportements sociaux, pas toujours maîtrisés d’ailleurs.
Enfin, par définition, le chien ne peut pas constituer une meute avec des membres d’une autre espèce, l’homme en particulier, et encore moins vouloir le dominer. Il n’existe pas de relation de dominance inter-spécifique, entre des membres d’espèces différentes.
Symptômes liés à l’hyper-attachement du chien
Dominance, jalousie, possessivité
Un chien qui s’interpose, qui ne laisse pas quelqu’un s’approcher, gronde, montre les dents, mord les pieds d’un visiteur, qui s’approprie le lit ou le canapé, suscite ce genre d’analyse : dominance, jalousie, possessivité, etc. Et son corollaire qui est l’hyper-attachement.
Cette approche erronée est source de nombreuses erreurs, et surtout de relations ultérieures conflictuelles particulièrement dommageables pour le chien.
Destruction, malpropreté, aboiements
Ce sont les symptômes souvent avancés pour déterminer ou diagnostiquer un hyper-attachement. Pourtant, c’est rarement le cas tant les causes peuvent être nombreuses et diverses, bien loin d’une anxiété de séparation proprement dite.
Certes, notre absence peut le rendre inquiet, il peut avoir des difficultés à la gérer, des facteurs extérieurs peuvent le troubler (bruits, passages, odeurs, etc.). Ce n’est alors pas la séparation en elle-même qui provoque des comportements gênants, mais les conséquences de celle-ci (insécurité, inquiétude, manque relationnel).
Solitude et hyper-attachement
Le fait pour un chien de se retrouver seul, enfermé, est de nature à provoquer chez lui des tensions physiques et psychiques qu’il peut vouloir expulser. Notre propre attitude au moment du départ peut aussi être une source d’inquiétude (en tentant de le rassurer, par exemple).
La seule chose que sait le chien lorsque nous partons, c’est qu’il va être seul pour faire face aux situations, ne pas pouvoir les fuir ni s’y soustraire. Il peut donc « redouter » notre départ et le manifester d’une manière ou d’une autre, soit avant, soit en notre absence.
Hyper-attachement : chien pot de colle
Certains chiens ne peuvent pas nous voir sortir d’une pièce sans aussitôt nous emboîter le pas. Ils ne supportent pas que l’on soit aux toilettes la porte fermée. Ces chiens sont perpétuellement dans nos « pattes », voire contre nous.
Bien plus qu’un hyper-attachement, il s’agit, généralement, d’un manque de fiabilité dans la relation. Le chien ne sait pas, ne comprend pas ce qu’il se passe. Il reste dans une quasi perpétuelle inquiétude.
Des chiens ayant été abandonnés seraient-ils plus sensibles à cette notion et plus enclins à développer une anxiété spécifique ? Il peut arriver qu’un chien associe son abandon à une expérience traumatisante. Il est néanmoins bien plus important, lors de l’adoption d’un chien abandonné, de lui permettre de s’habituer à son nouvel environnement tout en le rassurant et en l’accueillant avec calme et bienveillance.
Chien opportuniste en cas d’hyper-attachement
S’il y a bien un qualificatif dont le chien peut être affublé sans risque de se tromper c’est bien celui d’opportuniste. En effet, si un chien, en se conduisant d’une certaine manière, en obtient un bénéfice (différent de récompense), il y a toutes les chances pour qu’il reproduise ce comportement aussi souvent que possible, voire monte en intensité et en fréquence.
Et là, ignorer le comportement incriminé n’est pas suffisant. Il faut également susciter et encourager un autre comportement plus adapté.
Quel comportement adopter ?
Il y a surtout beaucoup de choses à ne pas faire en cas d’hyper-attachement de la part de votre chien.
En premier lieu, il est impératif d’éviter d’appliquer toutes ces mesures couramment conseillées, comme :
- devenir le chef de meute,
- interdire au chien des pièces ou le lit, le canapé,
- le faire manger après soi,
- l’ignorer ou le « priver » de caresses, de relations,
- et plus généralement tout ce qui peut être appelé « castration sociale ».
- Éviter également toute supposition sur ses sentiments (jalousie, possessivité, vengeance, etc.) ou les éventuelles expériences traumatisantes qu’il aurait pu vivre (apitoiement, hyper-protection).
- Ne pas essayer de leurrer le chien avec de faux départs ou autres signaux ayant pour but de brouiller sa compréhension, qui ne feraient qu’ajouter à sa confusion, mais en favorisant plutôt la fiabilité du message, re-ritualiser plutôt que dé-ritualiser.
Si vraiment vous êtes en face d’une énigme, le recours à un comportementaliste sera toujours bénéfique :
- Soit pour « traiter » le comportement en absence (destruction, malpropreté, aboiements, etc.), dont la cause réelle sera généralement bien éloignée d’un hyper-attachement ou angoisse de séparation.
- Soit pour mettre ou remettre en place une communication saine et fiable. Celle ci permettra au chien une meilleure compréhension de son environnement et de votre relation avec lui (chien pot de colle, jalousie, possessivité).
A lire également : https://www.wanimo.com/veterinaire/comportement-du-chien/l-hyperattachement-chez-le-chien.html