La zoothérapie
La zoothérapie
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Reconstruction du lien social, apprentissage, bien-être… Plus de 9 personnes sur 10 sont persuadées des bienfaits des animaux de compagnie sur les personnes en difficulté (malades, en situation de handicap ou de stress) grâce à la zoothérapie. Mais qu’est-ce que la thérapie assistée par animal ? Quelles sont ses indications et qui peut la pratiquer ?… Toutes les réponses de Baudouin Duriez, directeur de l’Association Française d’activité assistée par animal (AFTAA).
En quoi l’animal peut-il participer à la prise en charge d’une personne présentant des troubles psychologiques, mentaux et cognitifs ? Quelles sont les interactions recherchées ? Qui peut se revendiquer zoothérapeute ? Doctissimo fait le point.
Zoothérapie, médiation animale, animation assistée par animal, thérapie assistée par animal… Quelles différences ?
La zoothérapie (ou médiation animale) est par définition le fait d’utiliser les animaux comme des médiateurs pour créer une interaction entre un bénévole, un animateur ou un thérapeute et une personne.
Le chien visiteur
Il s’agit de visites effectuées par des bénévoles accompagnés de leur chien dans différentes structures d’accueil auprès de personnes âgées, d’enfants, de personnes handicapées ou malades pour leur offrir un moment de bien-être à travers des caresses et de câlins avec un chien.
L’animation et l’activité assistée par animal (ou AAA)
Un animateur (titulaire du BAFA) organise une animation assistée par animal devant un groupe de 18 personnes maximum. L’objectif est de divertir un groupe et de passer un bon moment en compagnie de l’animal.
En ce qui concerne l’activité assistée par animal, le groupe est alors plus restreint (8 à 12 personnes). Le but est de stimuler l’ensemble des personnes sur un même item (exemple : bouger les bras, se déplacer dans l’espace…).
La thérapie assistée par animal
La thérapie assistée par animal se déroule en groupe (3 personnes maximum) ou en individuel dans des structures médicalisées ou non. À la différence des autres formes de zoothérapie, celle-ci est donc menée par un intervenant ayant un titre de thérapeute reconnu :
- kinésithérapeute,
- éducateur spécialisé,
- psychologue,
- psychomotricien,
- ergothérapeute….
Elle rentre alors dans un cadre thérapeutique avec des objectifs précis. Ils sont déterminés, au préalable, par le corps médical ou le responsable de la structure dans laquelle le patient se trouve.
La zoothérapie à la maison
La zoothérapie étant une discipline au sens assez large. Elle peut aussi être utilisée pour parler des bienfaits que procurent les animaux domestiques sur leurs maîtres. Ainsi, 93% des Français déclarent ressentir du réconfort en leur présence. 94% pensent qu’un animal domestique aide à traverser les périodes difficiles de la vie. Enfin, 89% estiment pouvoir apprendre des leçons de vie grâce à eux.
La zoothérapie : pour qui ? Où ? Comment ?
Le zoothérapeute intervient également dans de nombreuses structures et auprès de personnes présentant différents troubles :
- Personnes placées en maisons de retraites et en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD) atteintes de maladies liées à la vieillesse comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, ou bien souffrant de troubles physiques et de problèmes psychomoteurs (coordination, perte d’équilibre…).
- Adultes, adolescents et enfants hébergés dans des maisons et foyers d’accueil spécialisés (MAS-FAS), instituts médico-éducatifs (IME) ou d’éducation motrice (IEM) en raison d’un handicap moteur ou mental, d’un polyhandicap, de troubles psychotiques ou psychologiques.
- Détenus dans les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) et les maisons d’arrêt dans le but de renouer un dialogue ou de traiter certains troubles du comportement.
- Enfants placés dans des foyers d’accueil suite à un conflit familial. En coordination avec une assistante sociale, le thérapeute tente de recréer un dialogue au sein d’une structure familiale fragilisée via l’animal.
- Nourrissons au sein des services pédiatriques souffrant d’un retard du développement moteur.
- Personnes dépendantes à la drogue ou à l’alcool en centres d’addictologie.
Au cours d’une séance, le thérapeute aborde alors la rééducation ou l’apprentissage de façon ludique et fait travailler le patient sans qu’il s’en rende compte, soit en faisant des parallèles entre l’animal et lui, soit en l’incitant à fournir un effort pour faire plaisir à celui-ci.
L’animal permet au patient d’avoir une meilleure estime de lui-même. Il se valorise alors par rapport à la relation qu’il entretient avec lui ainsi qu’aux efforts, au travail et à la réussite qu’il lui permet d’obtenir.
Chiens, chats, chevaux… Quels animaux sont utilisés en zoothérapie ?
L’expression « Le chien est le meilleur ami de l’Homme » prend tout son sens lorsque l’on parle de zoothérapie. En effet, c’est l’animal le plus sollicité par les thérapeutes en raison de sa réactivité face aux émotions humaines. C’est aussi parce qu’il est plus facile à dresser qu’un chat, beaucoup plus têtu et indépendant.
La thérapie assistée par un cheval, appelée aussi équithérapie, fonctionne, quant à elle, selon les mêmes principes et objectifs que la zoothérapie.
Les rongeurs, les oiseaux et même les poissons peuvent aussi être sollicités, mais plus dans le cadre d’une animation ou activité assistée par animal.
Comment devient-on zoothérapeute ?
Malheureusement, il n’existe pas encore de formation ou de diplôme reconnus en France pour l’apprentissage et la pratique de la zoothérapie. Certains organismes ou associations offrent, néanmoins, une formation sérieuse aux thérapeutes. « La thérapie assistée par animal est une spécialité par rapport à une formation paramédicale ou psycho-sociale de base (…) 60 % des personnes qui font de la zoothérapie ne sont pas thérapeutes. Ils font ce qui s’appelle de la ‘papouille-thérapie’. Ils s’y connaissent très bien en chien, mais pas en thérapie ! », précise Baudouin Duriez.
Focus sur l’AFTAA (Association française de thérapie assistée par animal)
Créée par Baudoin Duriez, l’AFTAA intervient depuis mai 2006 :
- auprès de personnes âgées,
- à coté des personnes handicapées,
- en milieu carcéral ou encore dans les services de pédiatrie.
Des chiens guides d’aveugles réformés ou des handi-chiens placés en famille aux frais de l’AFTAA et également formés à intervenir dans le cadre d’une zoothérapie sont utilisés par les thérapeutes travaillant pour l’association.
L’association propose aussi des formations d’une durée d’un mois, en interne, aux thérapeutes qui souhaitent se spécialiser en thérapie assistée par animal.
Il existe des antennes à Paris, Montpellier, Toulouse et bientôt à Périgueux.
L’association lance une collecte participative sur le site kisskissbanbank dans le but de collecter des fonds.
Ils serviront à :
- l’achat d’un chiot, le suivi de la famille d’accueil bénévole,
- le paiement des frais vétérinaires,
- fourniture de nourriture et de bien-être du chiot pendant 1 an avant que celui ci puisse commencer à venir en aide aux personnes porteuses de handicap.
Site internet :
http://aftaa.net/