Le vieillissement chez le chien
On ne se rend pas toujours compte que le chien qui vit à nos côtés depuis tant d’années, vieillit lui aussi. Pourtant, le vieillissement est plus rapide chez lui que chez nous : un chien de petite taille, comme un caniche, est considéré comme « senior » vers l’âge de dix ans.
Mais cet âge peut être avancé à cinq ans chez un chien de race géante comme le dogue allemand ou le Saint-Bernard.
Le vieillissement du chien
Comme chez l’homme, le vieillissement de votre chien s’accompagne de modifications de son organisme et de son comportement.
Ces modifications sont variables d’un individu à l’autre. Il convient d’être attentif et de surveiller l’apparition de certains symptômes :
- boiterie, ou seulement réticence à se lever ou à se déplacer,
- toux, essoufflement,
- troubles digestifs fréquents,
- prise de boisson excessive et augmentation du volume des urines,
- baisse ou augmentation de son appétit,
- amaigrissement ou d’une prise de poids,
- ou tout simplement de son comportement.
Ces signes ne sont pas normaux, même chez un animal vieillissant. Ils peuvent traduire l’apparition d’une maladie. Même si celle-ci ne peut pas toujours se guérir, (on ne lutte pas éternellement contre le temps qui passe), un traitement adapté permettra d’en ralentir l’évolution, et d’améliorer le confort de vie de votre animal. Ce n’est pas parce qu’il est âgé qu’il n’y à rien à faire.
Que faire pour l’aider ?
Tout d’abord, quelques mesures de bon sens : installer le lieu de couchage de votre vieux chien au rez de chaussée, et au ras du sol.
Selon son degré de mobilité, on préférera même un coussin ou une couverture à un panier, dans lequel il aura peut-être du mal à monter ou à se retourner.
Adapter les promenades à ses possibilités, et les repas à sa dentition. S’il boit beaucoup et qu’il a du mal à se retenir, en particulier la nuit, le sortir souvent, avec une dernière sortie tard le soir, juste avant de se coucher…
Obliger le vieux chien à se remuer peut être à double tranchant : certains, par exemple, vont être stimulés par l’arrivée d’un nouveau chiot à la maison, et retrouver alors une nouvelle jeunesse. D’autres vont au contraire s’isoler, et sombrer encore plus rapidement dans un état dépressif : à tester au cas par cas !
D’un point de vue médical, des traitements ou des examens pourront être prescrits, en fonction de la gêne observée chez l’animal : lutte contre la douleur et l’usure des cartilages, chez les vieux chiens arthrosiques. Traitements et alimentation spécifiques chez les animaux souffrant d’insuffisance cardiaque ou d’insuffisance rénale…
D’un point de vue diagnostique, un bilan biochimique (fonction rénale, glucose, calcium…) et hormonal (cortisol, T4…) sera réalisé chez un chien âgé qui boit et urine beaucoup. Un bilan sanguin et de l’imagerie (radiographie thoracique, échographie abdominale…), seront indiqués chez un vieux chien qui maigrit…
D’un point de vue du comportement, que se passe-t-il lors du vieillissement ?
La surdité est souvent le premier trouble du comportement que l’on observe chez un chien vieillissant. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les vieux chiens entendent généralement bien.
Mais l’information qui arrive au cerveau n’est pas correctement interprétée, ou ne provoque plus de réaction. Seuls les bruits vraiment très motivants, (clés, croquettes), éveilleront encore de l’intérêt. Dans les mois qui suivent l’apparition de la surdité, d’autres changements du comportement peuvent survenir :
- troubles « cognitifs », (le chien n’arrive plus à apprendre quoi que ce soit de nouveau, et oublie ce qu’il savait),
- les troubles émotionnels, (par exemple, le chien a peur sans raison),
- troubles de l’humeur (irritabilité).
Des comportements inadaptés propres au vieillissement
Cela se traduit par des comportements inadaptés, et bien souvent par des nuisances pour l’entourage.
Le chien somnole une partie de la journée, mais ne dort pas la nuit : il déambule, gémit, aboie au moindre bruit, hurle…
Il oublie tout ce qu’il avait appris : il ne répond plus à son nom, fait ses besoins dans la maison sans avoir demandé à sortir, va dans les pièces qui lui sont interdites et où il n’allait pas autrefois…
Le chien devient irritable, grogne sans arrêt, ne tolère pas qu’on le brosse ou qu’on le manipule alors qu’il le supportait bien avant.
Il est désorienté
Il demande à sortir, et veut tout de suite rentrer ; on le trouve parfois immobile au milieu du jardin ou au milieu d’une pièce, les yeux dans le vague ; il se trompe dans le sens d’ouverture des portes, ou bien reste planté devant un mur ou un meuble, sans avoir l’idée de contourner ce dernier ; il se perd sur un trajet qui lui était familier…
Le chien devient anxieux
Il a peur de rester seul, et hurle à la mort, aboie, détruit ou salit la maison lorsqu’on le laisse. Il se met à avoir peur de personnes, de choses ou de bruits qui le laissaient autrefois indifférent.
Le chien devient plus distant, (il se replie sur lui-même, s’isole du reste de la famille), ou au contraire plus collant : il suit ses propriétaires partout, il devient impossible de s’en débarrasser.
Le chien se lèche l’extrémité d’un membre, au point de créer une lésion.
L’ensemble de ces troubles est généralement désigné par le terme de dépression d’involution, ou encore de syndrome confusionnel du vieux chien. Ceci peut être du tout naturellement au vieillissement des cellules du cerveau (phénomènes de rigidification des membranes cellulaires, d’oxydation…), mais d’autres facteurs, comportementaux ou organiques, peuvent déclencher ou accélérer la survenue d’une dépression d’involution :
- Une brusque rupture d’activité chez un chien vieillissant : comme un nouveau retraité qui ne sait plus quoi faire de son temps, le chien de chasse ou de travail récemment mis à la retraite peut développer une dépression d’involution.
- Un changement brutal dans son environnement : déménagement, arrivée d’un jeune chiot qui le perturbe dans ses habitudes…
- Une douleur chronique, (arthrose, otite chronique, douleur dentaire), source d’irritabilité.
- Un dérèglement hormonal (hypothyroïdie, hypercorticisme)
- Une tumeur cérébrale.