Plusieures sortes de maîtres : subir ou réagir
Plusieurs sortes de maîtres : ceux qui subissent et ceux qui réagissent
Le maître qui pense que cela s’arrangera tout seul
Face à ce type de situation il y a le maître qui va subir et accepter ces comportements, pensant que c’est son chien qui est responsable. Surtout pas lui dans la mesure ou il le couvre de son amour.
Il est persuadé qu’avec le temps cela va s’améliorer, son chien est juste un peu têtu. Il ne cherche pas à rectifier son attitude du fait que cela ne le dérange pas.
Le temps n’arrange jamais un comportement non désiré, bien au contraire, l’âge du chien n’a rien à voir avec ses problèmes, et les années passant la cohabitation se fera sans harmonie avec un chien en souffrance.
Le maître qui devient violent
Il y a celui qui va changer totalement son attitude envers son chien et va finir par employer la punition et la force à outrance.
Il affirmera avoir tout essayé: la gentillesse et la punition, mais rien n’y fait. Ici, également le fossé relationnel va se creuser mais à la différence que le pauvre animal risque de finir dans un refuge.
Pendant ce temps, le chien n’a de cesse d’envoyer des messages d’apaisement à son maître, lui montrant sa soumission, son attachement.
Il ne comprend plus face a l’incohérence de son maître, ce qu’il attend de lui.
Dans ces deux cas le maître rompt ce lien précieux qu’est la confiance que son chien a en lui. Il finit par s’éloigner de lui affectivement, le dialogue est totalement rompu.
Le maître qui pense que les médicaments arrangeront les choses
Il y a celui qui emmène son chien chez le vétérinaire pensant y trouver la solution. Le professionnel en qui le maître fait confiance, prescrit des psychotropes qui vont avoir pour conséquence de voiler le problème sans le guérir.
Dans beaucoup de cas, ces médicaments sont peu efficaces et peuvent avoir un effet contraire au résultat escompté. Le vétérinaire est formé pour diagnostiquer une pathologie et y apporter une solution (c’est son rôle). Mais il ne sait pas faire face a un comportement non désiré qui ne relève pas d’une pathologie mais de l’attitude du maître.
En le faisant, il ne s’occupe pas du bon patient et ne traite qu’une infime partie du problème. Dans ce cas, sa responsabilité serait d’orienter le maître vers un comportementaliste (très peu le font) qui pourra lui apporter l’aide nécessaire.
Il est quand même utile de consulter pour vérifier si effectivement le comportement non désiré n’est pas dû à un problème de santé.
Le maître qui se raccroche au club canin
Faire appel à un club canin peut paraître judicieux et être la bonne solution pour résoudre la majeur partie des problèmes comportementaux. Pourtant, le club canin n’a pas cette vocation. On ne va pas dans un club avec un chien qui a un problème car cela ne sert a rien. Le chien n’étant pas réceptif, le maître prend même le risque d’amplifier le problème.
Le maitre-dominant
Malheureusement, dans notre pays, bon nombre de clubs me font penser à un centre de redressement où l’on fait venir des maîtres et des chiens « délinquants » de tout âge.
Chacun a un problème bien particulier plus ou moins grave. Mais le « gardien éducateur » va les traiter de la même façon, sans tenir compte que :
- chaque chien et maître sont uniques
- et que chaque problème doit être abordé en cas particulier.
De plus, une grande majorité de clubs n’ont toujours pas évolué et travaillent encore avec des méthodes barbares
-
- collier étrangleur,
- collier électrique,
- retourner l’animal sur le dos pour qu’il se soumette
le chien est contraint de façon brutale,
Le maître conscient des problèmes mais qui ne fait rien
Abordons cette catégorie de maîtres conscients des problèmes que rencontre son chien mais qui n’agit pas pour autant. Ce type de maître réalise qu’il a peut-être commis des erreurs dans son raisonnement. Il pourrait éventuellement être le responsable de la situation.
Dans la grande majorité des cas, le problème est dû a une méconnaissance de l’animal. Beaucoup de maîtres pensant que l’éducation du chien est très facile et qu’il n’a nul besoin de conseils.
Il ne va pas toujours reconnaître ouvertement sa responsabilité à cause :
- d’un un orgueil mal placé,
- ou de peur de paraître ridicule
- ou encore d’être mal jugé.
Parce qu’il a « loupé » une phase de l’éducation de son chien, il se refusera à demander de l’aide à un spécialiste. Il choisira l’option de laisser son chien s’enfoncer dans ses problèmes, en s’accommodant au mieux de cette situation.
Le plus souvent ce sont les hommes qui réagissent de la sorte, toujours par machisme.
Le comportementaliste ne peut intervenir tant qu’il n’y a pas une prise de conscience réelle, suivie d’une demande du maître.
Le maître conscient et qui réagit
Cette dernière catégorie de maîtres est représentée par une très forte majorité de femmes. La « maîtresse » possède cette qualité de savoir se remettre en question face a une situation qui la dépasse. Elle met de côté cette fierté mal placée propre au hommes, consciente qu’elle a sûrement commis des erreurs en étant trop protectrice.
On ne peut le lui reprocher, c’est l’instinct maternel qui prend le dessus. Cela amplifié devant cette « petite boule de poils » si attendrissante. Elle est donc capable de reconnaître facilement que si son chien a un problème : elle peut en être responsable.
Elle souffre réellement de cette situation et veut changer son comportement envers lui avec une priorité (que je retrouve personnellement à chaque consultation) : que ce changement s’opère sans perturber son chien.
D’où l’importance d’opérer en douceur pour arriver au résultat escompté.
Dans ce cas on va pouvoir travailler sérieusement :
- cerner l’origine du problème,
- établir un diagnostic
- et mettre en place des méthodes douces adaptées au chien et au maître afin que chacun retrouve sa place.
Il faut rester conscient que lorsque la cause est trouvée et une fois la méthode mise en place, le changement va prendre du temps.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que nous avons à faire à un être vivant, et non à une machine dont on change la pièce défectueuse pour qu’elle refonctionne a nouveau.
Nous avons également à faire à un maître qui a laissé s’installer de mauvaises habitudes à la période la plus importante de la vie de son chien.
Il faut donc procéder à une rééducation comportementale en tenant compte de la gravité du problème et de l’âge du chien.
Plus on va intervenir de bonne heure, plus la rééducation sera rapide et facile. La disponibilité du maître est également importante, parce que tout dépend de lui : le maître.
Une fois bien intégré tout ces paramètres, il va constater au fil des jours que son changement d’attitude et son engagement envers son chien donne des résultats.
Enfin, celui-ci retrouve confiance en lui, le reconnait comme son leader, et le dialogue se rétablit.