Colette est l’un des plus grands auteur du XXème siècle et son irrésistible attrait pour les chats, auxquels elle consacra quelques une des plus belles pages de l’histoire de la littérature, nous la rends plus chère encore.
L’enfance de Colette
Dés son enfance en Bourgogne, Sidonie Gabrielle Colette (1873 – 1954) apprend à connaitre et à aimer les animaux et plus particulièrement les chats.
Ce n’est pas pour rien que sa mère la surnommait « Minet Chéri ». Elle grandit aussi entourée de Nonoche, Bijou, Musette et Fanchette qu’elle met en scène dans son livre « Claudine à Paris ».
Dans « les dialogues de bêtes », Colette donne donc la parole à son chien Tobby et aussi à sa chatte blanche Kiki-la-doucette qui affirme : « le chat est un hôte et non un jouet ».
Comme elle comprend néanmoins leur indépendance et leur fierté, Colette se montre sous un déguisement félin sur scène dans une pantomime au Ba-Ta-Clan intitulée « La Chatte amoureuse.
Toujours entourées de chats
Peu importe son lieu de résidence, les chats sont auprès d’elle :
- Kamaralzaman,
- la noire,
- Jeune Bleue,
- Chatte grise ou Beau Garçon.
Colette les prend aussi pour modèles dans ses livres.
Impossible alors d’oublier Poum, le petit chat noir diabolique de « la paix chez les bêtes », Prrrou est un chat si digne dans son malheur.
Il ne faut néanmoins pas non plus oublier les chats qui miaulent en chœur sur la musique de Ravel dans « l’enfant et les sortilèges » dont elle a écrit aussi le livret.
Colette tente alors d’expliquer son amour pour les chats :
« A fréquenter le chat, on ne risque que de s’enrichir. Serait-ce par calcul que, depuis une demi siècle, je recherche sa compagnie? A l’espèce chat, je suis redevable d’une certaine sorte, honorable, de dissimulation, d’un grand empire sur moi même, d’une aversion caractérisée pour les sons brutaux et du besoin de le taire longuement. »
La Chatte Dernière
Nul doute que Colette, la sensuelle, l’hédoniste, se retrouve dans l’espèce féline….
En 1933, Colette publie alors l’un de ses meilleurs romans : « La Chatte ». Le modèle est sous ses yeux dans la chambre qu’elle occupe alors à l’hôtel Claridge. Elle l’a baptisée la Chatte Dernière. C’est une chartreuse qui la suivra dans son appartement du Palais Royal.
Dans « la Chatte », la Chatte Dernière est devenue Saha. Elle provoque alors la jalousie de Camille qui sent son mari plus proche et complice de l’animal que d’elle. La jeune femme tente de tuer la chatte et perd la bataille : son mari part avec Saha.
Cette Chatte Dernière fut néanmoins le plus grand amour félin de Colette. Elle lui était tellement attachée qu’elle ne lui donna jamais d’autre nom. Elle savait qu’elle ne pourrait même jamais la remplacer.
C’est ce qui advint. La belle chartreuse mourut en 1939. Colette reste fidèle à sa mémoire. Elle se contenta dès lors de caresser les chats anonymes qui fréquentaient les jardins du Palais Royal tout en songeant mélancoliquement à la Chatte Dernière.
« La Chatte Dernière, avec son regard d’or, suivait et surveillait la plume de son stylo qui se promenait inlassablement sur les page de vélin bleu…. »