le chat et la chasse : jeu ou réel besoin
La chasse dans les gènes
Chasser est un instinct du chat qui reste un prédateur, même domestiqué.
Le chaton apprend dès son plus jeune âge à chasser par le jeu avec les autres chatons de la portée. La mère leur rapporte des proies mortes ou vivantes pour les habituer à les manipuler.
Si votre chatte qui vit en appartement, a une portée, il est conseillé d’acheter pour les chatons des jouets représentant des souris ou des oiseaux à plumes qui leur permettent de recréer le jeu de la chasse, faute de proies vivantes. Même pour le chaton élevé en appartement, le comportement de chasse commence entre les 38ème et 41ème jours, sur des balles ou souris de pacotille.
Un chaton élevé par une chatte en liberté est capable de tuer une petite proie à partir de huit semaines. Même s’il continue à jouer avec les autres chatons, la chasse devient plus importante pour lui.
Si les chats sauvages chassent pour se nourrir, les chats domestiques, bien repus de croquettes, jouent avec leur proie d’une façon cruelle. Le “jeu du chat et de la souris” est une spécificité du chat domestique. Même s’il lui arrive de manger sa proie, le but premier de la chasse pour lui est le jeu.
L’instinct du chat chasseur
L’instinct de chasseur du chat est très développé, même chez les félins d’intérieur qui sont d’adorables animaux de compagnie.
Le chat chasse en suivant les enchaînement suivants : se tapir dans l’ombre, se déplacer discrètement, attraper, tuer, jouer avec la proie puis la manger, dans le cas où le chat est vraiment affamé.
Cependant, la plupart du temps, votre chat chasseur jouera probablement avec sa souris ou son oiseau pendant un moment, avant de laisser le trophée à moitié mort sur le paillasson de l’entrée.
Pour subvenir à leurs besoins, les chats domestiques ne dépendent plus de la chasse en pleine nature. Toutefois, les chats sont dotés d’un instinct de chasseur, basé sur leurs instincts primaires de survie.
Par exemple, même lorsqu’un chat est repu après avoir consommé sa nourriture, la simple vue d’une souris stimulera immédiatement son instinct de chasseur. Souris ou moineaux, ils ne passeront pas inaperçus ! Cet instinct est tout aussi marqué chez les chats d’intérieur que chez les chats d’extérieur qui vivent à l’état sauvage. Tous les chats héritent de cet instinct de chasseur !
La chasse et le chat de maison
Certains propriétaires de chats n’apprécient pas que leur compagnon attrape les oiseaux et lui mettent un collier avec un grelot pour prévenir les oiseaux.
Le chat chasse aussi les hamsters, les hérissons, lézards (attention qu’ils ne mangent pas les lézards qui les rendraient malades), et aussi les insectes : araignées, papillons, mouches, moustiques, libellules etc… Il faut faire attention qu’ils n’avalent pas de guêpes.
Si on ne peut pas reprocher aux chats de chasser les souris car c’est leur rôle depuis des siècles, il est plus difficile d’accepter qu’ils grimpent aux arbres pour attaquer les nids de moineaux ou de mésanges.
La nature est cruelle. Votre chat aussi !
Si ce dernier vous fait cadeau de sa proie, ne le grondez pas, il ne comprendrait pas. Faites-lui une caresse et faites disparaitre subrepticement la souris car elle peut être porteuse de maladies ou de parasites.
Les chats castrés peuvent être aussi bons chasseurs que les chats entiers. Ce qui fait la différence, est l’éducation qu’ils ont reçue de leur mère lorsqu’ils étaient chatons.
Si vous retirez un oiseau blessé de la gueule de votre chat, il faut le mettre dans une boite aérée et le porter à la Ligue de Protection des Oiseaux de Paris (téléphone : 01 53 58 58 38 ) ou la LPO de votre région ou encore chez un vétérinaire mais les chances de survie sont très minces. En effet, les crocs du chat provoquent des hémorragies internes souvent fatales au pauvre oiseau.
Les trophées de chasse
Il n’est pas rare qu’un chat chasse puis rapporte fièrement sa proie à son maître ! Tous les experts ne partagent pas le même point de vue concernant les raisons qui l’expliquent. Certains supposent que lorsqu’un chat ramène une souris, il souhaite faire un cadeau à son maître. Ceci pourrait être expliqué par le fait que notre instinct de chasseur laisse à désirer. Ainsi, si votre chat ramène une souris, ne le grondez pas ! Il ne comprendrait pas en quoi son comportement a été inapproprié. Souvenez-vous de la signification de ce geste et voyez ainsi la proie sous un autre angle.
Il est difficile d’accepter que Minou si adorable quand il ronronne dans vos bras se transforme en prédateur cruel envers les petits animaux. C’est la dure loi de la Nature.
Les techniques de chasse
Quand un chat chasse, il commence par rôder sur son terrain de chasse. Après un petit moment, le chat décide d’un bon endroit pour s’installer et y attend patiemment. Une fois un petit animal ou oiseau repéré, la traque commence.
En utilisant toutes sortes de cachettes possibles et imaginables, le chat chasseur s’approche de sa proie à pas feutrés et se met en position d’attaque. Ses yeux suivent chaque mouvement de la proie tandis que ses pattes arrières reculent lentement. Sa queue se hérisse vers l’arrière et il se jette enfin sur sa proie.
Sauter sur sa proie
Le saut est mesuré à partir du moment où les pattes arrières déclenchent le mouvement du chat, tandis que les pattes avant sont libres pour attraper sa proie. En adoptant cette position, le chat peut facilement contrer les tentatives de fuite d’une souris ou d’un oiseau. Si le chat chasse depuis un endroit en hauteur, le chat atterrira juste en face de sa proie et l’attrapera rapidement en utilisant ses griffes afin de la tenir fermement. Ici, pas de coups de patte mais seulement une prise rapide à l’aide des griffes du chat.
Les petits animaux sont ensuite immédiatement achevés avec les dents. Mais parfois Le félin laisse repartir sa proie pour la pourchasser et l’attraper à nouveau. Après avoir répété cette action plusieurs fois, le chat laisse souvent sa proie à l’agonie. C’est comme s’il était lassé de jouer. Parfois, lorsque la proie est relativement faible, il peut la ramasser dans sa gueule et la ramener directement à son maître.
Si vous n’avez pas de jardin où votre chat pourrait chasser et traquer ses proies, plusieurs sites vous proposent une sélection de jouets pour chat pour préserver sa condition physique, stimuler ses sens et assouvir son instinct de chasseur.
Les stratégies de chasse
Le chat doit tout d’abord localiser sa proie. C’est alors que débutent les manœuvres d’approche. La position aplatie et mouvements furtifs permettant de ne pas être vu. Arrivé à quelques mètres de distance, le chat s’aplatit pour mieux observer l’objectif.
Quand la proie se rapproche, la troisième manœuvre est déclenchée. Elle consiste à rétracter les pattes postérieures, sur lesquelles le chat se balance pour apaiser une partie de la fatigue musculaire. L’approche finale se caractérise par un « sprint » avec un bond très court permettant aux pattes postérieures de bien retomber sur le sol. Cela donne un bon équilibre. Le félin peut récupérer sa proie au vol si elle s’enfuit dans une fissure en allongeant une seule patte antérieure.
La chasse : un jeu ? un apprentissage ? un réel besoin ?
La faim n’est pas la principale raison qui pousse les chats à chasser. Ils sont en effet capables de s’y mettre immédiatement après avoir reçu de leurs maîtres un repas copieux. Certes, le temps consacré à la chasse peut doubler quand la pâtée est maigre. Même un chat très bien nourri y consacre une grande partie de la journée.
Il s’agit essentiellement d’une envie de jouer très forte qui pousse le chat à capturer des proies. Paradoxalement, c’est la proie elle-même qui stimule ce désir de jeu en sautant ou en couinant.
Ensuite, le jeu qui consiste à jeter en l’air, à secouer, à attraper ou à repousser ce qui a été capturé est considéré par les experts comme une manière de libérer le stress et la tension qui se sont accumulés pendant la chasse. Chasser équivaut à jouer, et c’est ce que la mère chatte inclut dans le lot d’expériences qu’elle transmet à ses petits.
La récompense ultime de la chasse
Il est donc logique de ne pas punir le chat quand il rapporte ses trophées. Il faut au contraire le complimenter, car il nous fait participer à ses jeux et il partage son butin avec nous. C’est également pour cela que le chat ne peut pas comprendre pourquoi nous hurlons quand il attaque nos chevilles. Il suit son instinct de chasseur et nos pieds remplacent la proie absente. Voilà pourquoi il faut jouer avec lui en cherchant constamment de nouvelles idées.
Si ce n’est pas le cas et que nos compagnons se voient contraints de rester à la maison et de s’ennuyer, il est normal que se manifestent des moments d’agressivité, notamment à l’aube et au crépuscule, quand l’activité prédatrice est maximale et ne peut pas se libérer naturellement.
Le rôle des sens
L’ouïe est le premier sens utilisé pour localiser une proie. Il semblerait en effet que les chats aient une sensibilité innée très élevée aux bruissements et aux ultrasons, au point que les chasseurs les plus experts arrivent à « entendre » de quelle proie il s’agit.
Ce n’est que dans un 2e temps que la vue entre en jeu. Elle associe l’image au son en déclenchant le mécanisme d’approche. L’odorat joue un rôle mineur, alors que les vibrisses, les poils très sensibles situés sur le museau et l’arrière des carpes, ont une grande importance. Tendues vers l’avant, elles guident l’attaque finale, bien mieux que la vue et avec plus de fiabilité, même dans l’obscurité.
Le goût complète l’ensemble en faisant sélectionner par notre chasseur des proies appétissantes à poils ou à plumes, plutôt que des proies plus coriaces et peu savoureuses, comme les hannetons.
Les proies favorites
Souris, taupes, petits oiseaux, criquets et lézards, si le chat vit dehors. Plus simplement, mouches et petits papillons si la chasse a lieu dans la maison.
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