4 conséquences néfastes de l’abandon des animaux de compagnie
Chaque année, 100 000 animaux de compagnie sont abandonnés, dont 60 000 pendant la période estivale. Durant l’été 2022, la Société protectrice des animaux (SPA) a enregistré une augmentation des abandons de 11 % par rapport à l’été 2021. Quelles sont les conséquences de ces abandons sur les animaux, mais aussi au sein des familles, dans les refuges et, plus largement, pour la collectivité ?
1. Les conséquences de l’abandon sur les animaux
Pour les animaux, l’abandon est un traumatisme qui laisse parfois des traces indélébiles. L’animal abandonné doit faire face simultanément à deux difficultés : la disparition de ses maîtres, et la découverte d’un nouvel environnement. Il est victime d’un stress aigu qui peut s’installer dans la durée et se transformer en stress chronique, même lorsqu’il a été pris en charge par une nouvelle famille ou un refuge.
Certains animaux abandonnés développent un syndrome dépressif, qui se manifeste par une perturbation du sommeil, une perte d’appétit ou, au contraire, de la boulimie, un désintérêt pour le jeu, les interactions sociales et des troubles divers du comportement.
Par ailleurs, les conséquences de l’abandon ne sont pas uniquement psychiques. L’animal abandonné est brusquement livré à lui-même et, selon qu’il se trouve en ville ou en pleine nature, il doit faire face à des dangers différents : la circulation routière, les attaques d’autres animaux, l’absence d’eau et de nourriture, les conditions météorologiques, etc. Abandonner un animal, c’est non seulement lui infliger un traumatisme, mais aussi mettre directement sa vie en danger.
2. Les conséquences de l’abandon d’un animal sur les enfants
Abandonner un animal de compagnie a également des répercussions au sein même de la famille, notamment sur les enfants qui vivent mal cette décision. Devenus adultes, nombre d’entre eux ont encore des souvenirs très vifs de ce qu’ils ont souvent vécu comme un arrachement.
Selon certains psychologues et psychanalystes, le jeune enfant, jusqu’à l’âge de 4 ou 5 ans, se perçoit comme l’égal de l’animal, sans notion de hiérarchie. Son comportement avec l’animal reflète bien souvent ce qu’il perçoit du comportement des adultes vis-à-vis de lui-même.
Ainsi, des actes de violence commis par ses parents sur le chien ou le chat aux côtés duquel il a grandi peuvent le plonger dans une grande tristesse, ou déclencher chez lui une certaine violence, une colère qu’il est susceptible de retourner contre ses parents. C’est d’autant plus vrai que l’enfant est généralement plus sensible à l’injustice exercée à l’encontre de quelqu’un d’autre que lui.
L’abandon de son animal de compagnie peut créer un véritable traumatisme chez l’enfant, qui nage alors en pleine incompréhension. L’animal, qui faisait partie de la famille, en est brutalement exclu, ce qui questionne l’enfant sur sa propre place au sein de cette famille et peut perturber son lien aux autres.
3. Quelles conséquences pour les refuges et les fourrières ?
Au mois d’août 2022, environ 9000 animaux abandonnés étaient hébergés dans des refuges en France, soit 1400 de plus qu’en août 2021. Les refuges sont sollicités toute l’année, mais arrivent chaque été à saturation, avec plus d’animaux abandonnés que de places disponibles pour les accueillir.
Les fourrières, elles aussi, sont régulièrement confrontées à une problématique de surpopulation. Leur rôle n’est pas le même que celui des refuges : les fourrières, gérées par les municipalités, sont chargées de recueillir les animaux errants, tandis que les refuges, gérés par les associations, ne peuvent recueillir que les animaux en provenance des fourrières, ou ceux directement abandonnés par leurs propriétaires dans leurs locaux.
Pour faire face à la surpopulation, les fourrières ont légalement le droit, à l’issue d’un délai de 8 jours, de procéder à l’euthanasie de tout animal n’ayant pas été réclamé par son propriétaire. C’est souvent le sort réservé en priorité aux animaux malades, âgés ou souffrant de troubles du comportement. L’abandon d’un animal est donc susceptible d’entraîner sa mort.
4. Les conséquences de l’abandon d’animaux pour la collectivité
D’un point de vue très concret, l’abandon d’animaux de compagnie est également source de nuisances pour la collectivité. Les animaux errants peuvent provoquer des accidents de la circulation, fouiller les poubelles, se montrer agressifs à l’égard des passants ou encore être responsables de nuisances sonores.
L’abandon d’un animal de compagnie est considéré comme un acte de maltraitance et puni par la loi, exposant le propriétaire à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. En cas de circonstance aggravante, lorsque l’animal est abandonné « dans des conditions présentant un risque de mort immédiat ou imminent », la sanction peut aller jusqu’à 4 ans de prison et 60 000 euros d’amende. Si l’abandon a entraîné la mort de l’animal, le propriétaire risque jusqu’à 75 000 euros d’amende et 5 ans de prison.